Que se passerait-il si les États-Unis venaient à disparaitre ?

Nous sortons, d’un point de vue géopolitique, de trois décennies plutôt « calmes » (même si la « guerre contre le terrorisme » a contribué à réchauffer la situation).

Néanmoins, pas de conflit majeur comparable avec la Seconde Guerre Mondiale ou la Guerre Froide, pas d’écroulement ou de faillite d’état important, pas ou peu de révoltes ou de guerres civiles. Et même si des millions de personnes se sont vus dramatiquement impactés par ces événements, le monde a majoritairement continué à évoluer sans menace existentielle.

Ainsi, ma génération (en particulier) a-t-elle pu grandir dans des pays occidentaux bercés par les fameux « dividendes de la paix » dont l’Ukraine paye actuellement le prix (mais ceci est une autre (partie de l’)histoire…).

Pourtant, de part le monde, l’observateur attentif aura remarqué les prémices des troubles et des guerres de demain :

  • montée en puissance d’une Chine toujours plus dangereuse et menaçante
  • affaiblissement chronique (ou rééquilibrage avec les pays émergents?) des états occidentaux que ce soit dans les domaines économique, diplomatique, militaire, culturel, scientifique…etc
  • (re)montée en puissance des pays émergents (BRICS notamment) et tendance à la radicalisation avec l’arrivée au pouvoir de leaders nationalistes (Inde et Brésil)
  • les dirigeants nationalistes qui, sans forcément s’en saisir, se rapprochent du pouvoir dans nombre de pays occidentaux (Italie, France, Allemagne, Autriche…etc) quand ils ne se laissent pas tenter par un coup d’état (États-Unis).
  • l’échec des politiques de diffusion de la démocratie un peu partout dans le monde (Afghanistan, Moyen-Orient, Afrique…)
  • la crise climatique qui déstabilise une grande partie du monde et menace à terme l’économie mondiale.

Tous les ingrédients du chaos se retrouvent les uns après les autres sur la grande table du monde.

Bien sûr, cela ne veut pas dire que le monde va irrémédiablement basculer dans l’apocalypse (et j’aime à croire l’être humain un peu plus raisonnable que ce qu’il montre habituellement).

Pour autant, nous devons arriver au constat que le monde est sur la mauvaise pente, celle du désastre et que la fameuse « Horloge de l’apocalypse » va une fois encore frôler minuit… dans le meilleur des cas.

Alors je me suis posé la question suivante :

Que deviendrait le monde actuel si demain, les États-Unis venaient à disparaitre ?

Que se passerait-il si, sur chaque continent, les flottes et armées américaines prépositionnées étaient rappelées sur leur sol à l’aune d’une nouvelle guerre civile ?

Nul doute que les puissances non occidentales telles que la Chine, la Russie, l’Inde ou le Brésil en profiterait pour renverser la grande table géopolitique à leur avantage.

Qu'en serait-il de la "Vieille Europe" au milieu de tout ça ?

Céderait-elle aux premiers coups de boutoirs venant de l’Est ou bien trouverait-elle la force et le courage de s’unir dans ses différences pour défendre ses principes et ses valeurs ?

Bien sûr, la guerre en Ukraine, débutée après la fin de l’écriture de ce roman, apporte quelques réponses. Mais aussi beaucoup de questions.

Aurait-elle le temps de prendre les bonnes décisions ?

Aurait-elle le temps de se réorganiser en profondeur pour assurer sa survie ?

« Le dernier protocole » n’a pas pour objet (même si ce serait tout aussi passionnant), de répondre à ces questions. 

D’ailleurs, si celle-ci vous intéresse, je ne peux que vous recommander la lecture du « monde de demain » par l’excellent Pierre Servent.

Mais c’est exactement ce contexte qui sert de base au récit de mon roman. 

Un monde sombre, malmené, dans lequel nous serions revenus cent-cinquante ans en arrière, mais avec des puissances plus dangereuses et des armes plus destructrices que jamais.

Comment les armées européennes, au milieu de ce chaos, parviendraient à assurer la sécurité de leurs nations respectives et à une autre échelle, celle de l’Europe toute entière ?

Comment s’adapterait-elle à la fin de l’OTAN et qui assurerait le leadership politique et militaire ?

Le Dernier protocole est un récit militaire avant tout.

S’il apporte des réponses (mes réponses ou en tous cas celles que je souhaite apporter), c’est toujours en filigrane.

Mais d’un point de vue personnel, la fédéralisation de l’Europe est inévitable, et les dangers (intérieurs et extérieurs) qui s’amoncellent chaque jour un peu plus sont en soit ma meilleure preuve.

Nous en sommes loin, c’est certain, mais la vraie question est : y serions nous prêt ?

J’aime à penser que oui, même si je crains que non.

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